Publié12. décembre 2023, 15:11
VoileAlan Roura au bout de l’effort
Le marin genevois a pris la 15e place du Retour à la Base, dernière course d’une saison harassante.
Pas question de faire la tête. Quinzième, c’était l’objectif. Il a été atteint au bout de l’effort par Alan Roura, le skipper qui sourit toujours lorsqu’il sent l’odeur du steak lui titiller les narines.
De retour à terre après une dernière transat en solitaire de 11 jours, 10 heures et 38 minutes, après avoir parcouru 4358,7 milles à une vitesse moyenne de 15,87 nœuds, le marin genevois en a enfin fini avec une saison 2023 éprouvante. «Ce qui prime, là, c’est le soulagement. C’était une course très engagée après une saison très complète. Il y a eu peu de repos entre la Transat Jacques Vabre et le départ, et des conditions difficiles surtout. Je suis vraiment content d’être arrivé. Je me sens fatigué parce que j’ai tout donné. Ça donne envie de me reposer, de prendre soin de moi et de savoir le bateau entre de bonnes mains avec l’équipe.» Au programme du terrien? «Du bon pain et un petit coup de rouge au coin du feu…»
Des moments en famille, avec Aurélia et Billie, qui lui permettront de prendre du recul sur cette saison où il a compilé les milles en mer comme jamais. En terminant toutes les courses auxquelles il a pris part en 2023 (5 épreuves étaient au programme du championnat Imoca), Alan Roura a confirmé son immense sens marin et pratiquement validé son ticket de participation pour le Vendée Globe 2024.
Dans cette optique, ce Retour à la Base, entre la Martinique et son port d’attache de Lorient a constitué un puits d’enseignements. Marquée par plusieurs petites avaries, la course d’Alan Roura a été solide de bout en bout. «J’ai vite perdu mon petit gennaker. C’était MA voile pour cette course donc c’est un peu dommage. J’ai eu des soucis de pilote automatique aussi… Mais je suis content d’être là avec mon bateau. C’est une super transat techniquement, parce que ça t’offre une vision globale de tout ce qui peut se passer à bord du bateau, une certaine idée de la fatigue à bord et les points à améliorer, à valider. Et ça, c’est top! Le bateau va sortir de l’eau, passer l’hiver au chaud avec des optimisations dont on parlera bientôt.»
Encore loin des meilleurs en termes de performances pures, le binôme marin-bateau connaît les pistes à suivre pour réduire l’écart avec les cadors et leurs bateaux de dernière génération. Pour Alan, cela commence par un repos et une superbe nouvelle: «Je vais prendre un hiver tranquille et profiter de ma famille avec mon deuxième enfant qui arrive!»
Le bateau, lui, va subir un lifting prononcé. Pour mieux remonter au vent et surtout mieux passer dans la mer sans se transformer en sous-marin. «Là, il va falloir qu’on installe un vrai jeu de voiles, réglé pour le bateau et qu’on fasse un gros travail cet hiver. Mais même s’il enfourne beaucoup, Hublot est un super bateau!»
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