Cinq membres du Yacht club de Trébeurden, partis du Cap Vert le 2 décembre, viennent de traverser l’Atlantique sur le catamaran L’Aldabra de Pascal Voluer.
Après 15 jours et 7 heures, 4 000 km en mer, ils ont atteint Le Marin à la Martinique. Il n’est pas si fréquent que des plaisanciers trébeurdinais se lancent dans cette aventure.
Patrick Estable et Laurence Garric, qui a tenu son journal de bord, se font les porte-parole du propriétaire et skipper, d’Anne Quefeulou et de « GG », le mari de Laurence.
Un équipage aguerri
L’Aldabra et son skipper quittent le port de Trozoul le 4 octobre pour filer vers les Açores, les Canaries puis le Cap Vert. Là, embarquent quatre nouveaux équipiers, rompus à la navigation.
Tous ne connaissent pas Pascal, mais ils entament en confiance leur première transat, sauf Patrick qui en est à sa 3e. « Ses conseils étaient bienvenus », remarque Laurence. « Il avait prédit les grains à partir de la deuxième moitié de la traversée et c’est arrivé. »
Tout le monde traverse en cette période favorable, sans cyclones et avec des alizés à peu près constants.
« On a eu du vent et de la mer. » Grâce au routage, des signaux satellites reçus deux fois par jour, les zones de pétole sont évitées.
Pas un exploit pour Patrick, mais Laurence maintient : « Même si ce n’est pas un exploit, parce que beaucoup de monde le fait ; pour moi, c’en est quand même un. »
La navigation est bien moins compliquée qu’en Manche ! Par contre, on est loin de tout durant 15 jours. Il faut assumer !
« Zénitude »
« On a l’impression d’être seuls au monde. On a croisé au loin un vieux gréement, un bateau de pêche coréen et un supposé méthanier ».
Quelques cargos et une dizaine de voiliers repérés sur l’écran, on est loin du trafic de la Manche ! Alors la rêverie s’impose. Elle a trouvé la « zénitude ».
On regarde la course du soleil, le ciel, les étoiles filantes, les poissons volants et les fous de Bassan.
Le skipper s’est occupé de toute la technique en amont. « Son rôle contribue au bon déroulement et à l’ambiance à bord. », souligne Patrick. Les quelques petites avaries sont bien gérées. Moment de suspense quand Pascal doit grimper au mât pour décoincer une drisse prise dans une poulie.
Des panneaux solaires performants et de bonnes batteries assurent les glaçons dans le réfrigérateur. Non négligeable quand la chaleur s’élève à 25 – 30 °C, même la nuit.
Beurre salé et citron vert
Laurence, déjà sur place au Cap Vert, était chargée de l’avitaillement.
Estimer les quantités pour deux semaines, voire trois n’est pas chose facile.
Et de se vanter : « J’ai trouvé du beurre salé et du citron vert pour le rhum. »
À tour de rôle, chacun se met en cuisine, sauf GG dont l’omelette ne convainc personne. Sa passion, c’est la pêche ; deux daurades coryphènes et même un barracuda mordent à l’hameçon et améliorent le quotidien.
Qwirkle à 16 h
Les journées sont bien rythmées : douche matinale à l’eau de mer, cuisine, repas, pause sandwich, sieste et, à 16 h, Qwirkle (jeu de société) avant l’apéro. Reste du temps pour lire, écrire ou jouer de la guitare.
Quelques anecdotes émaillent le parcours, comme le jour où Anne s’exclame : « Ça pue sur le bateau ! » Et Laurence d’en rire encore : « L’odeur provenait d’un poisson volant mort sur le trampoline. »
« On n’oublie pas de surveiller le bateau ! » rassurent les deux navigateurs. D’ailleurs, entre 21 h et 7 h du matin, chacun prend son quart de 2 heures. « On ne barre pas, c’est le pilote automatique qui barre. »
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À leur arrivée, le décalage horaire n’a pas raison de leur pleine forme puisque les marins ont décalé leur montre de 1 h tous les trois jours.
Ça fait tellement plaisir de voir la terre après 15 jours de mer. Quel bonheur !
Patrick projette déjà une nouvelle transat. Mais maintenant qu’il a goûté au confort du catamaran, finies pour lui les conditions spartiates du monocoque !
Marie-José Mignot
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