La ministre des Sports a expliqué dans l’émission « Dimanche en politique » sur France 3 l’attachement du gouvernement « à un régime de laïcité stricte, appliqué strictement dans le champ du sport ».
Aux Jeux olympiques de Paris 2024, les athlètes françaises ne pourront pas porter le voile, quelle que soit la discipline. À la question, « est-ce que ce serait un problème qu’il y ait en France des athlètes voilées ?« , la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a répondu en rappelant « l’attachement du gouvernement à un régime de laïcité. C’est-à-dire que les représentants dans nos délégations et dans nos équipes de France ne porteront pas le voile. » En revanche, le CIO n’est pas du même avis que le gouvernement français. Le CIO est « sur une logique qui consiste à appréhender le port du voile non pas comme un facteur cultuel, mais comme un facteur culturel« , reconnaît la ministre sur le plateau de France 3. En effet, comme l’explique Nicolas Cadène, ancien président de l’Observatoire de la laïcité, sur franceinfo, le CIO s’appuie sur les dispositions des fédérations internationales qui n’ont pas toutes le même avis.
En France, la loi n’interdit pas explicitement le port du voile lors des compétitions sportives. Il existe bien une « obligation de neutralité religieuse » dans les textes, mais elle ne s’applique qu’aux agents de la fonction publique. Or, les fédérations sportives sont des organismes privés. Face à ce vide juridique, chaque fédération sportive s’organise de son côté et en France, les positions varient.
Le port du voile est autorisé au rugby, à condition qu’il ne constitue pas un danger pour les joueuses. Il est aussi autorisé au handball, mais ne doit pas être placé autour du cou. Au tennis, les joueuses peuvent porter le voile sans restriction. En revanche, la Fédération française de basket a décidé de l’interdire, tout comme la Fédération française de football. Le Conseil d’Etat avait maintenu fin juin l’interdiction du port du hijab dans le football féminin.
À l’étranger, il n’y a pas d’interdiction en tant que tel du port du voile lors des compétitions sportives « dès lors que ce dernier est porté comme n’importe quel accessoire qui serait compatible avec les règles du jeu, avec les règles d’hygiène et de sécurité, comme par exemple une cagoule ouverte ou un bonnet serré, ou encore un casque de protection », explique Nicolas Cadène, ancien président de l’Observatoire de la laïcité.
La Fédération internationale de basket autorise le port du hijab depuis 2017, tout comme l’athlétisme, le tennis, la boxe ou encore le karaté. La Fifa a fait de même en 2014. Cet été, la Marocaine Nouhaila Benzina est devenue la première joueuse à disputer voilée un match de Coupe du monde.
L’ONU a rappelé mardi son opposition de principe au fait d’imposer aux femmes ce qu’elles doivent porter ou pas. « De manière générale, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme estime que personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non« , a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat, Marta Hurtado, en réponse à une question lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève, sur les déclarations dimanche de la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
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