Les faits sont fréquents et réguliers. Les trois homicides des 12 et 16 juin portent à seize le nombre de tués à la Martinique depuis le début de l’année 2023, dont onze par armes à feu. A la Guadeloupe, au cours de la nuit du 17 au 18 juin, une fusillade a fait au moins un mort et quatre blessés lors d’une soirée privée, en plus d’une série d’agressions à l’arme blanche durant le même week-end. Dans les deux départements antillais, les autorités locales relèvent une recrudescence de la présence des armes. Quelque 87 armes ont été saisies depuis le début de l’année à la Martinique, et environ 200 à la Guadeloupe. Ce chiffre s’approche du nombre total d’armes récupérées sur toute l’année 2022 (259 armes) lors de perquisitions, contrôles routiers ou interpellations diverses.
« En Guadeloupe, les armes entrent souvent par les trafics clandestins depuis la Dominique, via tous les sites de débarquement, analyse le procureur général de la Guadeloupe, Eric Maurel. Une seconde source, un peu moins évidente, c’est la filière haïtienne. » Pour le magistrat, l’appétence pour les armes sur ces territoires insulaires témoigne aussi de l’influence américaine.
En plus de l’émotion causée au sein de la population, cette succession de crimes violents a fait monter au créneau nombre d’élus des deux territoires. « La circulation d’armes, et notamment d’armes de guerre, mais aussi les nombreux règlements de compte font courir le risque d’une nouvelle escalade de violences au cours de la période des grandes vacances », s’est ému Serge Letchimy, le président (divers gauche) du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, dans un communiqué publié le 16 juin, au lendemain d’une tragédie meurtrière. Soucieux de « stopper la spirale mortifère », le patron de l’exécutif territorial a déclaré avoir écrit à Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, afin de demander « le retour d’un escadron de 80 gendarmes mobiles ». Sur ordre du ministre, une telle unité de gendarmerie avait été déployée sur l’île entre novembre 2022 et mai 2023 pour endiguer une vague de criminalité. En cinq mois, cet escadron a procédé à 700 interpellations. Mais depuis son départ, la violence est repartie à la hausse.
« Carrefour » géographique de tous les trafics
« Chaque semaine, on a des images de jeunes gens qui se tirent dessus. J’ai également écrit au ministre de l’intérieur pour demander la nomination, comme en Martinique, d’un haut fonctionnaire à la sécurité [nommé pour cinq mois, fin 2022, en Martinique], mais aussi le même dispositif de radars qu’à Mayotte pour identifier les entrées clandestines par la mer », assène Olivier Serva, député (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) de Guadeloupe, alors qu’une récente étude locale montrait que l’insécurité était largement en tête des préoccupations des Guadeloupéens. « La réalité de notre territoire invalide la vision (…) d’une violence qui serait liée à l’immigration clandestine », écrivait en mai, dans un communiqué, le Parti socialiste guadeloupéen, après le dixième mort par arme à feu, décrivant des territoires « au carrefour » géographique de tous les trafics, mais aussi des effectifs de police nationale « divisés par trois depuis les années 2000 ».
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