Le littoral capagathois, la capricieuse Méditerranée, l’immense Atlantique, des étendues que Renaud Chavarria a parcourue maintes et maintes fois. Ancien compétiteur, le marin reste un dingue de navigation prêt à mettre les voiles. Portrait.
« J’ai mis du temps à devenir marin », commence Renaud Chavarria en attrapant des gilets de sauvetage qui traînent sur le pont de son voilier, il faut une vie pour le devenir. C‘est une école de l’humilité ». Le skipper agathois attend des touristes pour les emmener en mer, leur montrer comment on dompte la tramontane, et surtout, leur partager son amour de toujours : la voile.
Première étape, trouver sa voie
À 42 ans, ça fait maintenant 26 ans qu’il a fait de sa passion, son métier. Son histoire avec les bateaux remonte à loin, car tout petit déjà, son cœur se balançait au rythme du roulis. « J’ai des souvenirs à 5 ans, à bord de la barque paternelle sur le Libron à Vias », se rappelle-t-il, amusé. Il se remémore ensuite les vacances en famille, passée en voilier, direction le port de La Selva en Espagne. « Mon père, c’est un passionné de voile, explique l’Agathois en poursuivant les préparatifs de son monocoque, mais il n’a jamais franchi le cap de devenir marin. »
Cette voie, Renaud a, lui, décidé de l’emprunter dès ses 16 ans, quand il a intégré l’école de voile du Cap d’Agde. Son père lui avait d’ailleurs offert un livre sur le sujet à cette occasion, un bouquin qui l’avait marqué : « J’ouvre la première page et je tombe sur une formule de physique, je me suis dit : « c’est mort », je l’ai direct refermé ! » Passé cette frayeur, il s’est vite rendu compte qu’il était à sa place.
« Le goût de la compétition »
« Ensuite, c’est une vie de voile », résume-t-il en souriant. Au Centre nautique, il s’épanouit, fait ses premières régates en équipe et prend « le goût de la compétition ». Il se met à rêver de voguer dans l’étrave des grands : Loïck Peyron, Franck Cammas, Éric Tabarly… Depuis son bateau amarré quai Théophile Cornu à La Tamarissière, il replonge dans ces années durant lesquelles il a tenté sa chance.
J’étais un bon voileux, mais avec la course au large, je suis devenu marin.
« J’étais un bon voileux, mais avec la course au large, je suis devenu marin », explique le skipper. Il apprend à gérer le sommeil, le froid et les pièges de la haute mer. En 2010, il enchaîne les podiums : Mini Empuries, Mini Golfe, Mini Barcelona, Mini Max, Hexis Cup… Il fait une pause, fouille une banquette, enfile un chapeau et des lunettes de soleil, avant de continuer son récit : « En 2011, j’ai déchanté. » Il est sur la ligne de départ de la Transat 6.5, une traversée de l’Atlantique mythique. Mais passé l’île de Madère, il démâte et est contraint d’abandonner. « Après, je n’ai pas su rebondir, trouver des sponsors, regrette-t-il, on ne voit que les têtes d’affiche, les autres galèrent. »
Le voyage plus que la course
Ce revers a sonné la fin de sa carrière sportive, mais pas de sa passion. « Ça ne m’a pas empêché de continuer à naviguer », reprend-il après avoir serré les derniers cordages, avant de faire la Transat Québec-Saint-Malo en équipe, j’ai convoyé un bateau vers le Canada. J’ai réalisé un rêve : traverser l’Atlantique. » Ces semaines de croisière passées en mer, ça a été un second déclic pour l’Agathois. Avec sa femme, ils ont passé trois années à faire des allers-retours aux Antilles, une autre étape dans sa vie de navigateur.
Le projet c’est de partir pour un tour du monde.
Puis, deux filles sont nées et la famille a mis pied à terre. En attendant qu’elles grandissent, Renaud a décidé de « transmettre sa passion de la voile » en donnant des cours et en faisant naviguer les curieux. Mais Renaud est un marin. « Le projet c’est de partir pour un tour du monde, dit-il en se levant pour aller accueillir les touristes, mon rêve absolu, c’est d’aller voir la Polynésie française ». Il a aussi gardé dans un coin de sa tête une certaine Transat 6.5, avec qui il a une revanche à prendre. Dans les deux cas, la direction est claire, cap sur le large.
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