Un enchaînement éreintant
Le délai est super court, puisque la flotte des Imocas est partie du Havre avec huit jours de retard, et même si le parcours a été raccourci, même si le départ de Retour à la base a été repoussé de 48 heures, les onze premiers n’auront eu que dix ou neuf jours pour se reposer, et surtout réparer les multiples pépins techniques que laisse une course à fond sur un bateau. C’est pire encore pour les moins bien classés : la Rochefortaise Violette Dorange (Devenir) et l’Arcachonnais Arnaud Boissières (La Mie Câline), arrivés 21e et 23e, n’auront eu qu’une semaine.
Les plus chanceux des skippers ont pu profiter du soleil des Antilles, surfer, d’autres non. Giancarlo Pedote (Prysmian Group) a dû renoncer à prendre le départ : malade pendant la Jacques-Vabre, arrivé 11e mais épuisé, il n’avait pas la force de repartir, qui plus est en solo.
En raison de ce délai, après le départ jeudi à 17 heures en métropole, une autre ligne de départ virtuelle rouvrira le vendredi 1er décembre à 18 heures, pour six jours, afin de permettre à Tanguy Le Turquais et « Lazare », retardés par une avarie, de prendre le départ.
Obligatoire pour le Vendée
Prendre le départ de cette course est pourtant une obligation pour la qualification au prochain Vendée Globe (départ le 10 novembre 2024). Car les candidats à la course autour du monde en solitaire sont plus nombreux que les 40 places offertes, il faut donc remplir des conditions, dont celles d’avoir impérativement avoir pris le départ d’une course en solitaire en 2022 ou 2023 avec son bateau du Vendée Globe. Ceux qui ont bouclé la Route du Rhum 2022 sont tranquilles, comme Yannick Bestaven avec « Maître Coq V », forfait sur le Retour à la base, mais d’autres doivent être présents.
C’est le cas de Violette Dorange (Devenir), de Clarisse Cremer (L’Occitane en Provence), et du podium de la Jacques Vabre Thomas Ruyant (For People), Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) et Sam Goodchild (For the Planet).
Deux cas particuliers : Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor Lux) et Nicolas Lunven (Holcim – PRB), qui n’ont pas disputé la Jacques Vabre mais ont fait la route pour prendre le départ depuis Fort-de-France. Le Cam était encore en convoyage lundi, avec Bernard Stamm, et venait de passer le Cap Vert, il vient tout juste de mettre à l’eau son bateau et à dérives classiques puisqu’il a fait le choix de se passer de foils. Nicolas Lunven, nommé remplaçant de Kévin Escoffier, interdit de course jusqu’à son procès pour violences sexuelles, est lui à Fort-de-France, avec un bateau éprouvé, mais sur lequel il n’a jamais couru.
Outre le fait de participer à une transat en solo, il est important aussi de boucler des milles, car une partie (26) des 40 places du Vendée ira aux skippers ayant accumulé le plus de distance. Les autres se décompensent en 13 places pour les bateaux neufs et une invitation.
Beaucoup d’absents
Eux ne sont pas là, et c’est préoccupant. Charlie Dalin, empêché par une raison médicale, devait disputer cette solitaire, qui aurait été la première avec son nouveau « Macif ». Son équipe n’a donné aucune nouvelle de son état de santé, ni de l’avenir, un silence inquiétant. A priori le fait qu’il ait pris le départ de la Jacques Vabre pour aussitôt abandonner, en double avec Pascal Bidegorry, pourrait le laisser en course pour la qualification au Vendée, dont il a fini 2e la précédente édition.
Parti de La Rochelle vers la Martinique avec son tout nouveau « Ocean Labs », Phil Sharp a dû rebrousser chemin après une avarie et a annoncé qu’il devait renoncer au Vendée Globe.
Absent aussi, Eric Bellion sur « Stand as One », bateau jumeau de celui de Jean Le Cam, victime d’une avarie sur la Jacques Vabre. Lui devrait bénéficier de la clause « avarie majeure », qui dispense de course en solo les concurrents ayant abandonné la Jacques Vabre sur une casse fatale. Il pourra se rattraper avec les deux courses en solitaire de 2024 précédant le Vendée Globe, la Transat CIC et New York Vendée.
Quel intérêt sportif ?
« Ces IMOCA sont conçus pour la course et pour attaquer sans dépasser leurs propres zones de sécurité. Personne ne fera la course en mode croisière ! » assure le directeur de course de Retour à la base, Hubert Lemonnier. En mode croisière peut-être pas, mais en faisant attention c’est certain.
« Nous avons une transat en solitaire qui revient en Europe avec des Imocas qui commencent à être un peu fatigués d’une longue saison » a souligné Romain Ménard, patron de l’équipe Paprec-Arkéa. C’est aussi la première fois depuis un an que nous allons voir des skippers seuls à bord et cela, en décembre, dans l’Atlantique Nord. »
En solo, les skippers vont d’abord se familiariser avec une gestion de course différente du double, prendre des repères. Mais dans cette flotte très dense, ils vont aussi s’étudier les uns et les autres, et sans doute vouloir marquer leur territoire comme l’expliquait Yoann Richomme depuis Fort-de-France : « Ce sera ma première transat d’ouest en est avec des conditions proches de celles du Vendée Globe : en allant à l’encontre des dépressions. Ce parcours est particulièrement idéal pour ça. Je compte bien surveiller Jérémie Beyou (Charal) qui a une préparation exemplaire avec une bonne mise au point de leur bateau. Nicolas Lunven (Holcim PRB) aussi, c’est un bateau dangereux, très performant, très léger, avec un skipper calme et déterminé, Samantha Davies aussi, bref, il va y avoir une belle bataille entre nous tous ! »
Le parcours
La finalité de antillesvoile.com est de débattre de Pratiquer la voile aux antilles en toute authenticité en vous donnant la visibilité de tout ce qui est en lien avec ce thème sur le net Ce texte est reconstitué aussi exactement que possible. Si vous projetez d’apporter quelques modifications sur le thème « Pratiquer la voile aux antilles », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre journaliste responsable. Ce dossier autour du sujet « Pratiquer la voile aux antilles » a été trié en ligne par les spécialistes de la rédaction de antillesvoile.com En consultant de manière régulière notre blog vous serez informé des futures parutions.