Seuls onze Figaro-3 se sont élancés de Concarneau (Finistère) pour traverser l’Atlantique Nord, dimanche 30 avril à 13 h 02, mais les bords tirés par leurs équipages de deux marins pour rallier Gustavia, capitale de l’île antillaise de Saint-Barthélemy, pourraient révolutionner la course au large. C’est, en tout cas, l’ambition qu’affichent les organisateurs de la Transat Paprec (anciennement AG2R) en imposant la mixité pour tous les monocoques engagés pour la seizième édition de cette épreuve biennale née en 1992 et qui a sacré les plus grands noms de la course au large.
« On a hésité à attendre 2025 pour rendre le double mixte obligatoire, puisque Paprec s’est engagé pour trois éditions [2023, 2025 et 2027], puis on a choisi de gagner du temps et de créer le besoin [de coskippeurs femmes], pour que l’épreuve soit immédiatement identifiée par le milieu de la course au large comme par les médias, tout en assumant le risque qu’il y ait moins de bateaux pour cette édition », explique au Monde Joseph Bizard, directeur général d’OC Sport Pen Duick, l’entité organisatrice de la course.
Communément appelée la « transatlantique à armes égales » car disputée sur un support identique pour tous les concurrents – un monocoque de série long de 10 mètres environ équipé de foils –, cette épreuve, qui avait lieu les années paires (jusqu’au report de l’édition 2020 à 2021 pour cause de pandémie de Covid-19), a toujours relié le sud de la Bretagne et Saint-Barthélemy.
« Il ne s’agissait pas pour nous de faire une transat de plus, mais de nous inscrire dans la durée pour convaincre et donner une légitimité à cette transat en double mixte. Le circuit Figaro, c’est la méritocratie de la voile, l’endroit où les Bourgnon, Cammas, Desjoyeaux, Gautier, Eliès, Le Cam, Le Cléac’h – et j’en oublie – se sont formés et revenaient régulièrement se mesurer », dit Sébastien Petithuguenin, directeur général de Paprec, leader français du recyclage, déjà engagé depuis une vingtaine d’années dans le sponsoring de monocoques Imoca, les bateaux du Vendée Globe.
« Je crois qu’on a besoin des quotas »
Directrice depuis 2021 du Pôle Finistère course au large, qui forme notamment les figaristes à Port-la-Forêt, Jeanne Grégoire, 46 ans, maîtrise les arcanes de cette transat. En sept participations entre 2002 et 2014, elle est montée trois fois sur le podium avec Gérald Véniard (2es en 2010, 3es en 2006 et en 2012) et a signé une 5e place en 2004 avec la Britannique Samantha Davies.
« J’étais d’abord contre la mixité imposée, parce que la course au large a toujours eu des classements indifférenciés, mais il faut reconnaître que les femmes qui embarquaient des hommes à leur bord ont longtemps été des exceptions, dit-elle. Et finalement, je crois qu’on a besoin des quotas pour évoluer et sécuriser des partenariats sportifs et institutionnels permettant aux femmes de développer des projets gagnants sur le long terme. »
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