Il n’y a pas à dire, les orques n’en finissent plus de faire parler d’elles. Ces derniers temps, les médias du monde entier ont consacré des articles à ces cétacés en raison de leur propension à s’en prendre à des bateaux, spécialement au large des côtes espagnoles. Et après s’en être prises à des bateaux de plaisance et à des pêcheurs, les orques ont trouvé une nouvelle catégorie auprès de laquelle faire l’étalage de leurs compétences belliqueuses: les bateaux de compétition. 

Alors que l’IMOCA de l’équipe hollandaise JAJO traversait le détroit de Gibraltar dans le cadre de l’Ocean Race, cette course de monocoques autour du monde, celui-ci a été pris pour cible par une bande d’orques organisées (une bande composée de trois individus, pour être plus précis). Les imposants mammifères ont tapé dans les gouvernails de l’embarcation, un mode opératoire typique de la part de ces terreurs des mers.

Pas au summum de la sérénité, les membres de l’équipage ont tenté de faire fuir les assaillants en martelant la coque, dans l’espoir de les apeurer, sans succès. Les marins ont finalement eu une idée salvatrice: affaler les voiles afin de réduire drastiquement la vitesse du bateau.

Un stratagème gagnant, puisque la vitesse a tendance à exciter les orques, qui ont fini par laisser tomber leur activité de déstabilisation du bateau et retourner à leurs affaires courantes, comme par exemple chasser des thons. L’agression a été intégralement filmée par l’équipage et les caméras du bateau, une preuve supplémentaire du fait que ces bêtes ne reculent devant rien, pas même les technologies de surveillance.

«Ça a été un moment terrifiant. C’est impressionnant de les voir. Ce sont des animaux magnifiques, mais aussi dangereux pour nous», a confié Jelmer van Beek, le capitaine du navire. Le danger provient du risque que les cétacés brisent le gouvernail en jouant avec. Car c’est bien là d’un jeu dont il s’agit, d’après certains spécialistes. Pour d’autres, cet élan joueur est moins évident. Dans tous les cas, les membres de l’équipe JAJO n’ont certainement pas vécu ces instants comme des instants d’amusement.