À l’origine, le kite faisait partie de la FFVL (*) et non pas de la FFVoile : pourquoi la fédération française de voile a-t-elle récupéré la discipline ?
Cela remonte à 2017 si mes souvenirs sont bons. Le kite a été intégré à la FFVoile avec l’entrée du support sur l’olympisme, quand le kite a posé sa candidature pour devenir sport olympique. Un sport olympique ne peut pas avoir plusieurs fédérations nationales.
Au cours des six dernières années, qu’est-ce qui a été mis en place par la FFVoile pour structurer le kite ?
Le travail avait déjà été fait en amont par la FFVL, nous n’avons pas tout révolutionné. Il existe des diplômes d’état, nous avons des écoles. D’ailleurs, nous avons encore des écoles dans le giron de la FFVL. La FFVoile a la délégation ministérielle pour gérer la pratique du kite en France, ce qui l’autorise à organiser des compétitions, délivrer des titres et s’occuper des équipes de France. Il faut savoir que le kite a son diplôme à part entière, il s’agit d’un environnement spécifique. Nous sortons entre 30 et 40 diplômés par an, au Creps de Montpellier et à l’ENVS Quiberon.
Au total, la France ne compte que 3 290 licenciés… C’est assez peu, non ?
Oui mais nous sommes sur une pratique libre (*). Le surf a la même problématique. À nous de montrer les avantages d’être licencié : derrière la licence, il y a une couverture, une assurance. Avoir sa licence permet d’accéder à des événements comme l’Engie Kite Tour. On travaille aussi beaucoup avec les clubs sur la construction d’espaces nautiques surveillés. Prendre une licence, cela permet d’aller dans les écoles pour progresser, pour avoir un encadrement. Un cours moyen coûte entre 120 et 140 euros pour 3 heures. Il faut passer par une phase d’apprentissage et, sur une semaine, on est entre 400 et 600 euros. Oui, cela a un coût mais nous sommes sur un sport à matériel. Nous avons encore un gros travail à faire sur l’accès à la pratique, on doit avoir plus de structures, plus de clubs qui proposent cette activité.
Peut-on dire que la discipline est arrivée à maturité ?
On a connu de gros progrès sur le matériel, notamment sur la sécurité avec les systèmes de largage mais aussi sur les profils des ailes. Il y a eu un gros travail des constructeurs pour rendre la pratique accessible et sûre. Après, hélas, cela n’empêche pas les accidents mortels comme il y en a en ski, en surf. Mais globalement, nous avons beaucoup moins d’accidents.
Comment se passe la cohabitation avec les autres sports nautiques, avec les plagistes également ?
Le problème du kite, c’est que ça prend de la place sur une plage donc il faut que la zone soit bien orientée par rapport au vent. Mais ce sport n’est pas né en 2017, les premiers ont commencé en 1999-2000. Maintenant, tout le monde connaît le kite. Le sport est rentré dans le paysage et les municipalités construisent des espaces spécifiques. Et là aussi, la licence nous permet d’avoir du poids auprès des municipalités quand il faut défendre une pratique et des zones d’évolution.
La winfgoil est en train d’exploser : cette nouvelle discipline est-elle en concurrence avec le kite ?
Je coordonne aussi la wingfoil à la FFVoile. Je pense qu’il y a eu un transfert de pratiquants comme il y en a eu de la planche à voile au kite ou du Laser au catamaran ou à la course au large. La wingfoil ne prend pas la place du kite, c’est un nouveau support nautique, un niveau moyen d’être sur l’eau. Il n’y a aucune guéguerre entre les deux pratiques.
Le kitefoil aux JO 2024 à Marseille, on imagine que les enjeux sont très importants pour la discipline mais également pour la FFVoile ?
Bien sûr que c’est important de réussir nos Jeux en France, sur un nouveau support qui fait son entrée. On veut que ça marche, on veut marquer les esprits. La France accompagne le kite depuis des années, à la FFVL au début, à la FFVoile aujourd’hui. Peu de nations ont fait ce travail sur le kite.
La France est une nation forte en kite : quelles sont les chances de médailles aux JO ?
Chez les garçons, on en a quatre ou cinq avec Théo de Ramecourt, Axel Mazella, Benoit Gomez, Nicolas Parlier et Maxime Nochet. Chez les femmes aussi, nous en avons quatre avec Lauriane Nolot, Jessie Kampman, Poema Newland et Alexia Fancelli. Il y a une grosse dynamique en France. Sur le haut niveau, l’équipe de France fait le travail. Il y a aussi une équipe de France jeunes qui pousse fort avec Héloïse Pégourié qui vient de gagner le championnat d’Europe jeunes. La relève est là.
(*) : Fédération française de vol libre.
(*) : on estime entre 40 000 et 60 000 le nombre de pratiquants non licenciés en France.
Les chiffres du kite en France en 2022
1512 licenciés + 1781 licences enseignement
191 clubs avec l’activité kite
23 écoles affiliées
16 entraîneurs conventionnés
105 compétitions inscrites au calendrier
2 championnats de France, freestyle et foil : 8 titres chez les jeunes, 4 chez les seniors
4 pratiques principales : twin tip, directionnelle, foil et free-style
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