« À la suite de la diffusion d’une chanson illégale contestant les mœurs et coutumes de la société musulmane par Mehdi Yarrahi, une action en justice a été engagée contre lui », a indiqué ce dimanche 27 août l’organe de presse du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online. La raison du courroux ? Ce chanteur de musique pop de 41 ans qui habite à Téhéran a publié vendredi 25 août sur ses réseaux sociaux le morceau Rousarito – « Ton foulard » en persan. Il s’accompagne d’un clip de trois minutes en faveur du « voile facultatif » dédié aux « courageuses femmes iraniennes » qui ont participé au mouvement de contestation déclenché en septembre dernier par la mort de Mahsa Amini.
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Cette jeune femme de seulement 22 ans a été retrouvée morte le 16 septembre 2022, juste après avoir été arrêtée par la police des mœurs. On lui reprochait de ne pas avoir respecté l’obligation du voile. Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire pour toutes les femmes en Iran. Ces dernières doivent dissimuler leurs cheveux dans les lieux publics. De plus en plus de femmes apparaissent cependant tête nue dans les grandes villes depuis un an à la faveur de la contestation.
Un hymne pour les manifestants
Celle-ci a été particulièrement violente à l’automne dernier, causant au moins 537 décès. Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées au cours de ces manifestations. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des « émeutes » fomentées par les pays occidentaux.
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Né dans la province arabophone du Khouzestan, dans le sud-ouest du pays, Mehdi Yarrahi avait reçu le prix du meilleur chanteur de pop du festival de Fajr, le plus important événement musical du pays organisé par le gouvernement. À de nombreuses reprises, il a critiqué les autorités dans ses concerts, notamment pour la discrimination à l’encontre des habitants du Khouzestan. Le chanteur pop iranien soutient régulièrement sur son compte Instagram la mobilisation qui a suivi le décès de Mahsa Amini. D’ailleurs, son morceau Soroode Zan – « Hymne de la femme » en persan –, sorti début octobre, était devenu un véritable hymne pour les manifestants, notamment au sein des universités. Bien que toutes les plateformes musicales soient interdites en Iran, ce chant protestataire cumule les centaines de milliers de vues sur Spotify et YouTube.
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