Un marin était en train de faire du paddle le long des côtes paradisiaques de Saint-Vincent (Saint-Vincent-et-les-Grenadines) lorsque son regard a été attiré par un bateau visiblement saccagé, sa voile brisée. Inquiet, l’homme est monté à bord du SV Simplicity, et ce qu’il a découvert ne l’a pas rassuré: il y avait du sang partout sur le pont du voilier. À bord, l’homme a retrouvé deux passeports américains appartenant aux propriétaires du bateau, Kathy Brandel et Ralph Hendry. Il a pris des photos du navire et envoyé les clichés à l’association Salty Dawg Sailing, dont il avait trouvé l’adresse e-mail dans un carnet de bord.

Alerté par ce courriel, le président l’association a tenté en vain de contacter le couple, qui vivait sur ce bateau depuis une dizaine d’années. La dernière fois que Ralph et Kathy ont été vus, c’était le 18 février dernier, lorsque le couple avait amarré son voilier à St George (Grenade). Selon des données maritimes, le SV Simplicity a quitté le port ce soir-là vers 22h et est arrivé à Saint-Vincent le lendemain vers midi. Selon une note interne émanant du service des gardes-côte, «tout l’intérieur du navire et ses ponts ont été saccagés» et «des taches de sang» étaient visibles. 

La police royale de Grenade pense que la disparition des deux Américains a un lien avec l’évasion de trois prisonniers, survenue le 18 février dans une prison locale. Ces individus âgés de 19, 25 et 30 ans avaient été arrêtés en décembre après une attaque à main armée. Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois fugitifs ont volé le SV Simplicity à St George pour se rendre à Saint-Vincent, et les propriétaires du bateau «pourraient avoir été tués au cours de l’opération», expliquent les autorités dans un communiqué. 

Les trois détenus ont été à nouveau interpellés le 21 février. Selon une source proche de l’enquête citée par «People», deux des trois hommes ont avoué le meurtre de Kathy et Ralph, mais les autorités n’ont encore rien confirmé. Le fils de Kathy, lui, ne peut s’empêcher de garder espoir: «Nous faisons de notre mieux pour essayer d’obtenir des réponses et savoir ce qu’il faut faire pour les retrouver sains et saufs quelque part dans les îles. Mais bien sûr, d’après les preuves trouvées sur le bateau, la possibilité existe malheureusement qu’ils ne soient plus parmi nous», confie Nick Buro à CNN.