Brigitte et Bruno Handtschoewercker vivent à Villemoustaussou depuis 7 ans. Comme leur patronyme le laisse supposer, ils ne sont pas originaires du village, mais du Nord et plus particulièrement de Dunkerque, point de départ d’une vie riche de voyages et d’aventures.

La mer pour passion

Ils se rencontrent à 15 ans dans un centre de soins et ne se quittent plus. Là-bas, Bruno reçoit également le soutien de plusieurs éducateurs qui l’aident à faire face à ses problèmes de santé, notamment par la pratique du sport. C’est par la planche à voile que naît, lorsqu’il a 18 ans, sa passion pour la mer. Puis, il se met au bateau et rentre dans une association dont il devient président à 21 ans. Il est ainsi le plus jeune président de France d’un yacht-club. Il participe également au tour de France à la voile à la fin des années 1980.

Une seconde chance

En parallèle, il travaille comme éducateur spécialisé. Devant les faibles chances de réinsertion dans la société des jeunes placés en institut, il a l’idée de confronter ses deux mondes qu’il connaît si bien. Bruno a cette intuition que sans passion, ces adolescents ne parviendront pas à reprendre le contrôle de leur vie. En partageant la sienne, il espère leur redonner une seconde chance.

Il présente son projet qui est accepté et pendant 9 mois, accompagné de sa femme et de leur fils, ils embarquent sur un voilier avec quatre jeunes âgés de 13 à 14 ans en situation d’échec. Direction le Sénégal. Pendant le trajet, Bruno les forme, les encadre, Brigitte leur donne des cours. Ils s’occupent du bateau, prennent confiance, se responsabilisent. En Afrique, les adolescents participent à des missions humanitaires. Puis, l’équipage prend la route des Açores, avant de rentrer en France. Le projet est un succès. Et est renouvelé durant 5 ans.

Près de 90 % des enfants qui ont mis les pieds sur le Nirvana s’en sont sortis. Le couple repense à l’un d’eux, qui confronté à une vie difficile ne parlait pas et ne savait ni lire ni écrire. Après 9 mois de bateau et avec l’aide de Brigitte, il avait rattrapé son retard. « On a réussi quelque chose, confie Brigitte. Et ça fait du bien de se dire ça ».

Une expérience marquante

L’expérience a duré cinq ans et les rencontres qu’ils ont faites les ont profondément marqués à eux, mais aussi aux enfants. « Certains m’ont retrouvé grâce à Facebook, raconte Bruno. Et quelques-uns m’appellent à chaque fête des pères ». C’est dire l’impact que ces 9 mois ont eu sur la vie de ces jeunes.

Quand cette aventure prend fin, le couple s’installe en Afrique pendant 10 ans, puis aux Antilles durant 20 ans. Là-bas, ils proposent des excursions en mer et cette passion pour la navigation, ils la transmettent à leur fils qui a fait la plupart de ses études sur un bateau, ne se frottant aux bancs de l’école que pour sa terminale, avant de rentrer dans la Marine.

Des rencontres, des tempêtes, des anecdotes passionnantes, ils en ont plein. Et ils n’hésitent pas à les partager, avec passion.