Des milliers de personnes ont réservé un accueil magnifique ce dimanche aux Sables d’Olonne au quatorzième du Vendée Globe, Romain Attanasio, et à Yannick Bestaven, hors course. Malgré le froid et l’absence de lauriers, ils étaient là, et l’on comprend pourquoi le skipper de « Maître Coq V », bien que disqualifié par son escale technique après le cap Horn, a voulu boucler la boucle.

Parmi ces raisons, il y avait « son rêve de passer le chenal. Il y a quatre ans, quand j’ai gagné, c’était le Covid, le public n’était pas là, il n’y avait pas ce feu qu’il y a eu aujourd’hui. Je voulais vivre tout ça », a dit le Rochelais à son arrivée au port en fin d’après-midi, après avoir passé la ligne à 13 h 10.

Des digues et quais noirs de monde, des hourras l’ont salué comme un vainqueur, récompensant sa remontée « pour l’honneur » de l’Atlantique, après « que mon bateau m’a lâché au cap Horn, alors que j’avais des problèmes sur mon système de barre depuis les Açores. »

« Je pense à aider un jeune ou une jeune navigatrice en vue du Vendée 2028 et continuer à naviguer en double ou en équipage »

Alors il a décidé de finir, pour le public, « pour mon sponsor, pour mon équipe qui bosse H24 depuis quatre ans, pour ramener le bateau, le bonhomme. J’avais envie d’aller au bout, de le vivre à fond, et peu importe le résultat, cela me laissera des souvenirs impérissables », a-t-il détaillé.

Dernier Vendée Globe ?

Ainsi devrait se terminer son histoire personnelle avec le Vendée Globe à la barre. Car pour la suite, « il est un peu tôt pour en parler, mais je m’étais dit que ce Vendée serait le dernier. Je pense à aider un jeune ou une jeune navigatrice en vue du Vendée 2028 et continuer à naviguer en double ou en équipage. C’est un beau rêve. »

Un symbole, il a choisi « Start me up » des Rolling Stones, comme musique d’arrivée, soit « démarre-moi » en français. Son contrat de sponsoring actuel avec Maître Coq s’achève en juin 2025, il doit donc être renégocié pour aller, par exemple, jusqu’à la transat Café L’Or (ancienne Jacques-Vabre) de novembre prochain.

Il faudra déjà « ramener le bateau à La Rochelle, le remettre en état. Nous passerons les écluses samedi prochain à 14 h 15. Il faudra que je sois à l’heure, c’est juste avant Angleterre – France », annonce ce grand passionné de rugby. Qui rêve pour « ces prochains jours de me poser, avec un thé sur un canapé, près du poêle à bois, ce que je ne fais pas trop souvent. J’ai aussi une maison près d’Arcachon, j’ai envie d’aller au bord du lac de Cazaux, envie de dunes, de sables, envie de voir des arbres. »

Une pause seulement, c’est sûr, les marins ont plus d’un tour dans leur sac.

Boissières « forfait »

Comme redouté, Arnaud Boissières a dû annoncer son forfait après son démâtage jeudi, faute de pouvoir établir un gréement suffisant. « C’est un immense déchirement pour moi d’abandonner cette course, et c’est la raison pour laquelle j’ai voulu explorer toutes les options avant de prendre cette décision douloureuse, et je suis fier d’avoir tout essayé. » Avec « La Mie Câline », il fait route vers les Antilles.

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