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Tout part d’études communes en ingénierie, aux Arts et Métiers. À Angers pour 4 d’entre eux, le 5e à Cluny. « On se connaît depuis 2 ans », rapportent Henri Rambaud et ses camarades Paul-Marie Demers, Loys de Fougeroux, Julien Saucray et Alban Delannoy. Curieux de nature, et avec des envies de bouger, il était dit que ce “Club des 5” allait prendre la route ensemble. Ou plutôt le large.
Tout part d’un rêve nourri par Loys. « Je voulais partir voir l’Europe du nord à la voile », rapporte le jeune étudiant. Une idée un peu folle qu’il partage avec ses amis, notamment avec Henri, le Ploërmelais de l’étape, rencontré lors d’un événement intercampus. Le courant passe, et ces envies d’ailleurs sont vite partagées. « Il fallait quelqu’un de fou pour suivre ce projet », ajoute Loys. Ils seront finalement 5 à monter à bord de cette aventure.
Alors que les premiers échanges autour de cette idée ont lieu en septembre 2023, Loys l’annonce : « Moi, j’y vais… Tu fais ce que tu veux… » Message entre les lignes : “si tu es partant, on fonce”. « J’ai pris le temps de la réflexion », admet Henri. Le temps, aussi, d’échanges avec un autre ami, qui relaie alors une campagne lancée par le constructeur de voiliers Jeanneau.
Dans l’idée de rajeunir l’image de marque de l’entreprise vendéenne, il est proposé de prêter un bateau pendant 1 an. Contrepartie à cela : nourrir les réseaux sociaux, notamment autour de projets menés à l’aide du voilier.
Un projet largement détaillé
Les 5 étudiants, formant désormais équipage, montent un dossier solide et ambitieux. Il y est question d’un voyage humanitaire dans les mangroves du Sénégal et de prélèvements scientifiques. Sur les côtes pour mesurer les concentrations de micro, méso et macroplastiques, et au large pour faire un état des lieux du plancton présent. Le projet du groupe n’est pas retenu. Mais ses membres ont désormais mis le doigt dans l’engrenage.
En une sorte « d’alignement des planètes », comme le qualifie Julien, le projet est, quoi qu’il advienne, désormais à quai, n’attendant que de hisser les voiles. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le groupe ne retient que le positif : le projet initial donnait les grandes lignes. « Qu’est-ce qu’on fait de tout ce travail » réalisé pour présenter un dossier à Jeanneau, interroge Julien. L’utiliser à leur propre compte. Ne reste finalement plus… qu’à trouver un bateau.
Un voilier de 40 ans et 11,50 m pour traverser l’Atlantique à 5…
Clairement, Henri et consorts sont désormais déjà partis dans leur esprit. Ils vont donc mettre en commun leurs économies pour acquérir un voilier, pour mener leur projet jusqu’au bout. « Aujourd’hui, on est plus libre, sans avoir à rendre de compte », positivent-ils encore. Quant au bateau, voilier de 40 ans affichant 11,50 m de long, « on a pu se l’approprier ». Son nom : Keren.
Les 5 étudiants se préparent désormais à vivre leur rêve, eux qui partagent « le goût de l’aventure et l’envie de se dépasser, autour d’un projet intéressant, monté de A à Z, ayant du sens », expliquent-ils d’une seule voix. Nom du projet : “Léz’arts Marins”. Un périple d’un an « alliant l’utile à l’agréable », abonde Henri. Et relayé sur un site unique centralisant tous les réseaux sur lesquels le groupe est présent.
Sénégal, Antilles, Açores et fjords norvégiens au programme…
Départ sera donné à la mi-octobre, depuis les quais du Crouesty, pour une dizaine de mois. Première étape : le Sénégal, où ils aideront « les habitants d’une mangrove à être autonomes financièrement avec la culture de l’indigo et en apiculture ».
Une première phase de leur aventure menée avec l’association “Voiles sans frontières”. Les futurs ingénieurs y apporteront leurs connaissances, en lien avec un coordinateur sur place. Durée du séjour : 1 mois.
Les 5 amis prendront ensuite le large au mois de décembre, pour une transatlantique à la voile, pour mettre le cap sur les Antilles. Une traversée océanique « qui peut faire le plus peur pour ceux qui ne connaissent pas », expliquent ceux qui ont tous le voyage et la navigation dans les gènes. Tel Henri : « mes parents ont beaucoup voyagé. Et mon frère a déjà participé à la Mini-transat », rapporte-t-il.
Au grand large, « la psychologie est plus incertaine que la météo… »
Mais le groupe l’affirme : c’est plus à la vie de groupe à bord qu’il conviendra de faire face. « La psychologie est plus incertaine que la météo », expliquent encore les aspirants ingénieurs. « J’ai échangé avec un skipper », reprend le Ploërmelais. Regard d’expert : « le projet est top, mais l’inconnu reste l’humain… » ,lui a expliqué le baroudeur des mers… Une vraie expérience de vie, au cours d’une traversée en vase clos pendant trois semaines…
Le second volet de leur projet sera mené en parallèle. Avec des prélèvements de planctons. Mais aussi, notamment sur le littoral, la récupération d’échantillons pour analyser, cartographier et sourcer les déchets plastiques, au service de Flow (For living ocean and water). Objectif : « créer une base de données qui leur manque », rapporte Henri.
Au bout de quelques mois, le voilier et ses 5 marins aventuriers reprendront la mer, pour une seconde transatlantique, via l’archipel des Açores. Avant, Loys y tient, un dernier crochet à la découverte des eaux d’Europe du nord. En particulier les fjords norvégiens. Bon vent à eux.
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