Pour sa deuxième participation, le Malouin d’origine possède tous les atouts pour bien faire sur cette édition 2024. Il a décroché le prix Suzuki de la combativité sur la 2e étape.
Envoyé spécial à Royan
Malouin d’origine, Hugo Dhallenne (YCSL-Primatice-SLB Pharma) a toujours vécu avec de l’eau de mer comme fluide vital. Son père, Arnaud, disparu tragiquement en 2019 lors d’une tempête à 700 milles des îles Malouines, était bien connu du monde de la course au large. Participant à des transats comme la Route du Rhum ou Québec Saint-Malo et par deux fois à la Solitaire du Figaro en 1985 et 1986. Hugo marche donc dans ses pas. Enfant, ses week-ends se déroulaient autour des îles anglo-normandes sur Pen Duick VI, accompagnant son géniteur avec des clients en croisière. Adolescent, lors de ses grandes vacances, le même bateau emblématique le menait vers l’Islande, le Groenland, les Antilles et même sur une traversée du Pacifique. «Des souvenirs extraordinaires. À 14 ans, se retrouver sur le pont d’un bateau, tout seul à la barre en pleine nuit pour aller au Groenland, c’est énorme. Depuis, je me sens à l’aise sur l’eau», explique celui qui fêtera ses 34 ans à la fin du mois.
Les études sont sérieuses. Après une licence pro en système électronique marine embarquée à Brest, Hugo Dhallenne se retrouve en stage avec Benoît Charon sur le Tour de France Voile en M 34, gérant l’électronique et la performance du bateau tout en naviguant. C’est ensuite devenu son métier, il est à son compte depuis 2013 : «J’ai fait des Minis, des Class40, des Multi 50 et j’ai suivi deux Imoca sur le Vendée Globe 2020. Là, je continue à faire des Class40 hors saison Figaro. Un cet hiver et le prochain à l’automne. Lors de la construction du multicoque de Thibaut Vauchel-Camus à Dubaï en 2017, j’ai craqué. Je me suis dit que c’était le moment pour moi de faire du bateau en compétition. Entre deux voyages aux Émirats, je me suis arrêté au Salon nautique de Paris pour commander un Maxi 6.50 au chantier IDB Marine, le premier scow de série. Commence alors en 2019 mes trois années sur le circuit Mini.»
J’ai pratiquement tout gagné en 2021. Une super saison où tout s’alignait parfaitement. Jusqu’à une victoire sur la Mini Transat
Hugo Dhallenne
Les résultats sont là. Après la période Covid, il gagne la PLM à Lorient en double avec Thibaut Vauchel-Camus : «Cela a déclenché en moi un petit truc. J’ai pratiquement tout gagné en 2021. Une super saison où tout s’alignait parfaitement. Jusqu’à une victoire sur la Mini Transat. C’est là que le Yacht Club de Saint-Lunaire a commencé à m’aider pour trouver des partenaires. Le retour à la réalité est dur et je me retrouve à tirer des câbles au fond des bateaux. Mais l’envie de refaire du bateau en solitaire est toujours là. L’envie de faire du Figaro est très très forte.»
L’année 2023 et le début de la nouvelle aventure d’Hugo Dhallenne : «Je trouve un bateau pas trop cher pour la saison. Je fais la Transat Paprec avec Chloé Le Bars (Endobreizh). En m’entraînant en parallèle à Port-la-Forêt avec elle et avec Bertrand Pacé à Lorient en solitaire. Je progresse énormément. Apprenant plein de choses car les gens partagent. Sur la Solitaire, je fais une super 2e étape, 30 heures en tête, mais un DST nous a séparés des leaders et j’ai passé une nuit gratuite devant Roscoff à attendre le vent. Je termine avec 15 heures de retard. C’était rédhibitoire et je le digère mal. Mais il fallait vite rebondir pour la saison suivante.»
Pour trouver des partenaires, bien naviguer ne suffit pas. Il faut des réseaux. Je m’emploie à m’améliorer pour me vendre
Hugo Dhallenne
Avec un budget moindre cette année, il est donc de retour, avec toujours le mors aux dents : «Je reviens avec le bateau qui appartient à Franck Cammas. Un bateau qui a manqué d’amour pendant deux ans sur un parking. Il y a eu un échange de bons procédés en début d’année. Une mise à disposition du Figaro Beneteau 3 en échange de sa remise en état. Avec une location pour la Solitaire. Un coup de main qui fait du bien. Pour trouver des partenaires, bien naviguer ne suffit pas. Il faut des réseaux. Je m’emploie à m’améliorer pour me vendre. Vendre quelque chose est plus facile que se vendre soi-même. Même avec les mécènes et sponsors qui me suivent, je suis à 20-30% des budgets de certains. Je suis parti malgré tout avec des voiles neuves grâce à SLB Pharma. L’année dernière était en voiles d’occasion, je sens la différence.»
Sur cette 55e édition de la Solitaire du Figaro, Hugo Dhallenne fait mieux que se défendre en étant 4e à 1 heure et 1 minute du leader Tom Dolan (Smurfit Kappa-Kingspan). Obtenant le prix Suzuki de la combativité sur la 2e étape. «L’objectif était de faire un Top 10, pour l’instant je suis dedans. Cette saison, ne me battant pas pour le classement bizuth, je navigue plus libéré, tentant des choses quand je le sens. C’est beaucoup plus agréable sans regarder dans le rétroviseur pour voir où sont les copains. On prend du plaisir en prenant des risques», conclut le papa de deux filles de 4 et 2 ans.
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