Le Centre international de la mer, le CIM, organisait du 31 mai au 2 juin dernier, le 4e festival des Mémoires de la mer. L’association compte 27 salariés répartis sur ses sites de la Corderie royale de Rochefort, de Fort Liédot à l’Ile d’Aix et du Muséum d’Histoire naturelle de La Rochelle. « Des conférences, des projections de films et un palmarès d’ouvrages littéraires ont été présentés sur le thème des Profondeurs, explique Fanny Roux, libraire du CIM. Ce sont ces coups de cœur de lecture que j’ai choisis de vous proposer. »
Rature est un roman de Philippe Claudel, illustré par Lucille Clerc sorti chez Stock en mars dernier. L’histoire d’une relation compliquée entre un père, marin-pêcheur taiseux et bourru, et son fils qui n’a aucune envie de prendre sa suite. « C’est un texte très délicat sur la transmission qui évite le pathos, sans doute un hommage au Vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway ». Le marin-pêcheur entretient un rapport fusionnel avec la mer nourricière, alors que le fils n’y voit qu’un travail ingrat qui lui vole son père. Comment peut-il se démarquer ? « Les illustrations intégrées au texte renforcent la dimension conte philosophique de l’ouvrage. »
Le 10 novembre prochain, Clarisse Crémer sera au départ de son deuxième Vendée Globe. La jeune femme se raconte dans J’y vais mais j’ai peur, une bande-dessinée autobiographique illustrée par Maud Benezit éditée chez Delcourt. « La légèreté du ton de l’autrice qui raconte très simplement, de l’intérieur, des exploits phénoménaux se marie bien avec le graphisme presqu’enfantin. » Celle qui a bouclé un tour du monde en solitaire en 87 jours réussi le pari de s’adresser à la fois au grand public et aux marins aguerris en distillant des informations techniques. On est à la fois dans l’émotion, avec les descriptions de scènes proprement effrayantes et le documentaire sur la vie d’une jeune maman-marin engagée dans la plus grande des courses au large.
Les fonds des océans sont les derniers territoires inaccessibles à l’homme. Avec Abysses, l’ultime frontière d’Olivier Lascar aux éditions Alisio, le lecteur plonge dans l’inconnu. « On apprend que 5 % seulement des fonds marins ont été explorés. On sait à peu près ce qu’il se passe jusqu’à 10 %, mais pour le reste, on ne sait pas, c’est abyssal », développe la libraire. Avec la pression, il est très compliqué d’envoyer des sondes ou des robots pour scruter les profondeurs. « On connait mieux la surface de la lune ». Olivier Lascar, journaliste scientifique, dépeint tout de même un univers étonnant, qui témoigne des ressources inouïes de la nature. Un monde peuplé de créatures improbables qui créent leur propre système luminescent, de prairies sous-marines… « L’homme a tout de même réussi à envoyer une sonde dans une faille très profonde et là ce fut le choc : on a remonté des micro-résidus de plastique ! Cela dit beaucoup de notre capacité de destruction et on se demande s’il ne vaut pas mieux que ces abysses restent inaccessibles. » L’ouvrage dresse un état des lieux de nos connaissances. Même s’il fait état de compte-rendu de recherches scientifique, il se met à la portée de lecteurs adolescents.
La lecture c’est l’aventure !
Au-delà du palmarès du festival, Fanny Roux a souhaité exhumer un roman d’aventure maritime un peu oublié : Les tribulations de Magroll le gabier, d’Alvaro Mutis, édité chez Grasset. « On a du temps, on est plus disponible, l’été est la saison idéale pour lire ce genre de gros livre d’aventures marines. » Magroll est un personnage truculent et fantasque, pas très à cheval sur la loi et la moralité, confronté à des situations plus folles les unes que les autres. « On y retrouve son âme d’enfant, on oublie la crédibilité pour se laisser porter. »
C’est aussi la veine aventurière propre à l’évasion qu’a choisi de partager Dominique Nozières, bouquiniste défricheur, passionné d’ouvrages anciens. « J’ai choisi de vous présenter des livres très vivants, placés sous le signe de l’aventure. » Il en va ainsi de Mystères des iles de Robert Delacroix, paru chez l’Ancre de Marine. L’auteur, né à Lorient dans les années 20, producteur à la radio et à la télévision, est connu pour ses talents de conteur, de maitre de l’aventure maritime. « Il s’agit ici d’une dizaine d’histoires de mers et d’îles mystérieuses historiquement très étayées, de robinsonades et de trésors oubliés. C’est très agréable à lire, enthousiasmant et dépaysant. »
Des histoires incroyables mais vraies
La mer est le terrain de jeu idéal de personnages hauts en couleurs qui ont réellement existé ! Ces quelques ouvrages sont des témoignages, des livres de bord, des récits de voyages à peine édulcorés…
L’Incroyable voyage de Tristan Jones, édité chez Ancre de marine, raconte le périple fou d’un ancien marin de la Royal Navy pendant la seconde Guerre Mondiale, rescapé de plusieurs naufrages. Au début des années 70, il s’est lancé le défi hallucinant de naviguer sur les plus basses et les hautes étendues d’eau du globe. Un pari dingue qui a mené ce personnage excentrique, de la Mer Morte au lac Titi Caca, risquant mille fois sa vie. « Pour moi, cette lecture étonnante est vraiment un impératif. »
Chez le même éditeur, Dominique Nozières a exhumé les aventures extraordinaires de John Claus Voss, parues dans le recueil Aventures de mer. « Le capitaine Voss a effectué le tour du monde sur une pirogue, soit 40 000 milles couverts entre 1901 et 1904. » Le livre se présente sous forme de journal de bord et embarque le lecteur dans le sillage haletant de ce grand aventurier.
« Marin-Marie est sans doute l’un des plus grands peintres de marine du XXe siècle », explique Dominique Nozières. Il faut aussi un grand navigateur. Avec Vent dessus, vent dedans, paru aux éditions Voile Gallimard, l’auteur présente l’atmosphère de ses traversées de l’océan Atlantique sur le célèbre Winibelle II « premier bateau classé monument historique, construit à Boulogne dans les années 30. » Marin-Marie, ami des grands noms de la voile, qui a débuté aux côtés de Jean-Baptiste Charcot sur le Pourquoi pas ? a aussi fréquenté Éric Tabarly. Il porte en lui une histoire de la navigation au XXe siècle. « C’est un texte agréable à lire, un grand bonheur d’exaltation maritime. »
La navigatrice belge Nicole van de Kerchove fut elle aussi l’amie des grands noms de la mer comme Bernard Moitessier et Loïck Fougeron. Dans Sept fois le tour du soleil chez Maitres du vent, elle raconte son voyage initiatique vers les Antilles débuté en 1968 dont elle n’est revenue – après un long détour sur toutes les mers du monde – qu’en 1975, avec mari et enfant. « Un récit gai, drôle et touchant. »
Et si vous profitiez de l’été pour vous mettre à la page ?
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