Une fois la course lancée, comment Jean Le Cam organise-t-il son quotidien pendant les 80 jours de sa course autour du monde ? Angeline Demuynck, journaliste à France Bleu Breizh Izel, retrouve le skipper finistérien dans son hangar de Port-La-Forêt pour quelques confidences.

Jean Le Cam passe une grande partie de son temps entre le cockpit et la cabine de pilotage, protégée par une porte qui garantit l’étanchéité de cet espace en cas de gros temps.

Juste avant la cabine de pilotage, le cockpit regroupe « tout ce qui est électricité et électronique, avec, en particulier la commande de la quille, mais aussi les commandes du pilotage automatique, donc toutes les informations sur le vent, la vitesse, le bateau », complète le roi Jean.

« À l’intérieur de la cabine de pilotage, il y a l’informatique, l’écran de l’ordinateur, l’ordinateur portable. On y trouve aussi les batteries qui ont un rôle essentiel parce que si on n’a plus de courant, les désalinisateurs ne peuvent plus produire d’eau douce », détaille Jean Le Cam avec pédagogie à Angeline Demuynck, journaliste à France Bleu Breizh Izel pour cet épisode du podcast Le roi Jean, une vie de marin.

La performance avant tout

Si un siège est installé devant le panneau des écrans et autorise un peu de repos, le lit se résume à une toile tendue sur l’un des côtés de la cabine de pilotage ! Le roi Jean, très exigeant sur le poids, n’embarque que le strict minimum pendant ses Vendée Globe.

Y compris pour ses repas. À l’entrée de la cabine, sur le côté droit, un petit réchaud, une bouilloire, une thermos, une petite poêle et des couverts. Il prévoit en moyenne un repas chaud par jour. Côté boisson, la mesure est de rigueur aussi, explique-t-il : « On embarque trois demi-bouteilles de vin rouge que j’offre à Neptune [le dieu de la mer pour les Romains, NDLR] au moment du passage de l’équateur, une à l’aller et une au retour. La troisième, je la bois à Noël ou le premier de l’an ». Sans se dire superstitieux, le roi Jean refuse de prendre des risques inutiles…

L’absence de salle de bain, même d’une simple douche, contraint à une toilette très limitée, plaisante Jean Le Cam : « En mer, on ne se salit pas beaucoup. C’est surtout dans les grandes villes qu’on a besoin de se laver » ! Les vêtements de rechange sont réservés pour le jour de l’arrivée, grâce à l’attention de son épouse Anne qui les a déposés dans la cabine.

Le partage, une valeur chère au roi Jean

On pourrait penser que le marin est isolé sur son bateau mais il lui arrive de partager la route de grands mammifères marins. La vigilance s’impose alors pour « ne pas les déranger parce qu’on navigue sur leur domaine, et pour [faire en sorte] qu’ils ne nous dérangent pas non plus ».

Il est une activité chère à Jean Le Cam : ses vidéos partagées sur les réseaux sociaux et devenues célèbres au fil des années. Une autre façon de partager son quotidien et de faire vivre ses courses de l’intérieur, de raconter des histoires, de belles histoires si possible, mais à la seule condition de vraiment « avoir quelque chose à dire », insiste-t-il parce que pour lui si « bien faire fait taire, trop dire fait rire ».

Le roi Jean Le Cam, une vie de marin, une série imaginée à France Bleu Breizh Izel
Récit et reportage : Angeline Demuynck
Production : Camille Bichler – Studio de création France Bleu
Montage et mixage : Alexandre Lechaux
Musique originale : Fabien Bourlier et Alexandre Lechaux
Prise de son : Fabien Bourlier, Alexandre Lechaux, Laurent Leclair, Olivier le Guern et Jacques-Henri Gérard
Avec la voix de Laurent Lelimantour
Documentation INA : Sylvia Monduc