Jeux olympiques (voile) à Marseille
Vous avez transporté la flamme entre Brest et la Guadeloupe, quel est votre lien avec les Jeux olympiques ?
J’ai regardé la cérémonie d’ouverture et je suis beaucoup d’épreuves. Je crois que les Français sont au rendez-vous et c’est génial. Je m’intéresse à beaucoup de sports. Je n’en suis pas un plus qu’un autre mais j’ai découvert le BMX et j’ai adoré, le tennis de table avec les frères Lebrun, la natation, le judo l’escrime : les athlètes français nous ont transmis de grandes émotions. La voile aussi, évidemment, même si on n’en trouve pas beaucoup à la télé, on a des subterfuges.
Vous avez traversé l’Atlantique avec Marie-José Pérec, triple championne olympique, qu’avez-vous partagé ?
Marie-José est une grande personne. Elle est très abordable, avec beaucoup de culture, beaucoup d’intelligence. Elle nous a raconté son parcours qui n’a pas été facile, avec des très très hauts et des très très bas. Aujourd’hui, je trouve qu’elle représente vraiment l’esprit olympique, l’histoire olympique française. De lui avoir permis d’amener la flamme en Guadeloupe chez elle, ça l’a beaucoup touchée. Et l’émotion qu’on a éprouvée en arrivant en Guadeloupe avec sa grand-mère qui a 100 ans… On a plein de belles images dans la tête. C’était incroyable.
Avez-vous senti un intérêt pour les Jeux olympiques là-bas ?
Carrément. Que la flamme vienne aux Antilles et arrive par la mer, et qu’elle soit portée par Marie-Jo… on se serait cru à une arrivée de Route du Rhum. Il y avait beaucoup de monde sur les quais. C’était un peu un pari osé de traverser l’Atlantique avec la météo qui pouvait être compliquée, la casse qui était possible. Les dieux de l’Olympe ont été avec nous. Nous, on a eu du vent (rire), dans le bon sens.
Marie-José Pérec a été la dernière relayeuse de la flamme olympique avec Teddy Riner…
Elle ne le savait pas encore quand on était à bord du bateau. Elle disait qu’elle avait envie de le faire, qu’elle avait envie qu’on l’appelle. Elle l’a su le matin même. On était super fier. On a créé un petit groupe avec les différents équipiers du relais de la flamme et quand on l’a vue apparaître avec Teddy Riner, on était trop contents pour elle. Et fiers d’avoir partagé cette traversée de l’Atlantique !
Est-ce que plus jeune, vous aviez suivi sa carrière sportive ?
J’ai suivi ses médailles à Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996. C’était la reine du sprint français. Il y a eu aussi ce qu’il s’est passé à Sydney en 2000 (*). Ça n’a pas été facile. Elle nous a parlé de cette fin de carrière douloureuse. On avait imaginé que Marie-Jo fasse la partie entre la Guadeloupe et la Martinique parce que c’était court et on se disait qu’elle n’avait peut-être pas le pied marin. Quand elle a appris qu’elle ne faisait « que » cette traversée, elle m’a envoyé un petit message pour me dire : « Je veux faire la grande traversée ». Je lui ai dit que si elle était prête, on l’embarquait avec plaisir. Ça s’est bien passé. Elle a été dans le match. Sur les 48 premières heures, il lui a fallu prendre ses marques mais franchement, après, c’était super. Pour elle, ça a été un moment unique sûrement. On l’a fait en six jours : on a fait un temps canon. On est allé quasiment tout droit au portant. Elle s’en souviendra longtemps.
Votre bateau est amarré au Vieux Port de Marseille : c’est un signe du lien entre la voile olympique et la course au large ?
J’ai eu la chance de pouvoir visiter la Marina et rencontrer quelques délégations. Ça les fait rêver et moi, ces athlètes me fascinent. C’est la quintessence de la voile, les meilleurs régatiers au monde. Avoir ce partage-là, c’est incroyable. La voile est une grande famille. On aurait bien aimé avoir de la course au large aux JO. Même si avec le vent qu’il y a eu, ça aurait été compliqué (rire). La course au large serait bien entrée dans ces Jeux audacieux. Elle avait sa place mais ce sera peut-être pour une autre édition.
Quel est votre regard sur les différentes disciplines et en particulier le kitefoil ?
C’est une super équipe de France. Elle l’a prouvé sur les derniers championnats. Après, ce sont les Jeux. Ça se joue à pas grand-chose. Parfois, il y a des médailles sur d’autres sports qui se jouent en quelques secondes. Ici, c’est sur quelques régates. Il faut que tout s’enchaîne bien. Certains étaient venus chercher des médailles et il n’y en a pas, ils sont forcément déçus. Il y a de la frustration parce que la météo n’est pas facile mais c’est pareil pour tout le monde. Ils imaginaient des conditions peut-être différentes. On a eu une médaille dès le début avec les filles du 49er FX. C’était la belle surprise et on s’est dit : c’est parti, ils vont faire 5-6 médailles. Ça s’est un peu compliqué mais il reste deux chances de médailles et Lauriane (Nolot) et Axel (Mazella) ont des chances. Et ce serait mérité pour l’équipe. Ils voulaient faire aussi bien que Tokyo en 2021… on est dans le timing. S’ils peuvent prendre deux médailles d’or, ce serait fabuleux.
(*) Traquée par la presse australienne sur fond de rivalité avec la star locale Cathy Freeman, Marie-José Pérec avait quitté l’Australie précipitamment, sans courir.
La finalité de antillesvoile.com est de débattre de Pratiquer la voile aux antilles en toute authenticité en vous donnant la visibilité de tout ce qui est en lien avec ce thème sur le net Ce texte est reconstitué aussi exactement que possible. Si vous projetez d’apporter quelques modifications sur le thème « Pratiquer la voile aux antilles », vous avez la possibilité de d’échanger avec notre journaliste responsable. Ce dossier autour du sujet « Pratiquer la voile aux antilles » a été trié en ligne par les spécialistes de la rédaction de antillesvoile.com En consultant de manière régulière notre blog vous serez informé des futures parutions.