Le Parlement iranien, contrôlé par les conservateurs, vient d’adopter une nouvelle loi durcissant considérablement les amendes et les peines contre les femmes qui ne respectent pas le port du voile, provoquant un tollé. Le président iranien a, lui, émis des doutes sur la pertinence de cette loi.
Publié le : 03/12/2024 – 08:52Modifié le : 03/12/2024 – 08:57
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De notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
La nouvelle loi adoptée définitivement doit entrer en vigueur le 13 décembre. Les femmes non voilées seront identifiées grâce aux caméras de surveillance, mais aussi des personnes de confiance du pouvoir. Les amendes peuvent aller de 110 euros à plus de 2 000 euros en cas de récidive, alors que le salaire de base en Iran est seulement de 120 euros.
Si une femme ne paie pas les amendes, elle ne pourra pas voyager à l’étranger, avoir un permis de conduire ou avoir d’autres papiers administratifs. La publication de photos de femmes non voilées sur les réseaux sociaux sera également sanctionnée d’une forte amende.
Des peines d’emprisonnement sont aussi prévues pour ceux qui font la propagande pour le non-respect du voile ou envoient des photos ou des vidéos de femmes non voilées aux médias étrangers.
Cette loi a été adoptée alors que l’on voyait moins la police des mœurs dans les rues de la capitale. Mais visiblement, les conservateurs ont décidé de réagir alors qu’on voit de plus en plus de femmes ne respectant pas le port du voile dans la rue.
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Deux méthodes d’identification
Les femmes non voilées ou mal voilées seront identifiées selon deux méthodes. Tout d’abord par les caméras de surveillance placées un peu partout en ville, notamment dans les centres commerciaux. Mais il y a aussi des gens de confiance de la police qui pourront dénoncer les femmes non voilées, en envoyant, par exemple, à la police la plaque d’immatriculation de leur voiture, ou l’adresse des magasins ou des restaurants dans lesquels il y a des femmes qui ne respectent pas le port du voile. Les chauffeurs de taxi ont également l’obligation de dénoncer les femmes non voilées qui montent dans leur voiture, sinon ils recevront une amende.
Des étrangers qui vivent légalement en Iran peuvent aussi dénoncer les femmes qui ne respectent pas le voile. Il y a six millions d’Afghans dans le pays et des dizaines de milliers d’Irakiens. Ce qui a déjà provoqué des protestations sur les réseaux sociaux.
Réactions
Le président modéré Massoud Pezeshkian et des membres de son entourage ont critiqué cette loi en affirmant qu’elle ne pourrait pas être appliquée et va provoquer des tensions dans la société alors que la situation économique est déjà très difficile.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont également protesté et dénoncé cette loi. De nombreux experts affirment même que cette nouvelle loi pourrait provoquer un mouvement de colère un peu plus de deux ans après les manifestations qui avaient suivi la mort de Mahsa Amini, faisant des centaines de morts à travers le pays.
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