La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui n’a pas dit grand-chose jusqu’ici de ses projets concrets si elle remportait la présidentielle de novembre, devrait lever vendredi un coin de voile au moins sur son programme économique, en insistant sur le pouvoir d’achat.
La démocrate de 59 ans, qui a repris le flambeau après le retrait du président Joe Biden, se rend en Caroline du Nord (sud-est) pour parler du coût de la vie pour les classes moyennes, ainsi que des tentatives des entreprises pour « gonfler » les prix de manière excessive, a fait savoir son équipe de campagne.
Premières propositions déjà dévoilées par son équipe: la construction de trois millions de nouveaux logements afin de faire face à la « pénurie », ou encore une aide pour les primo-accédants pouvant aller jusqu’à 25.000 dollars d’apport à l’achat.
CNN a aussi évoqué des initiatives visant à tempérer les prix des denrées alimentaires.
La croissance américaine reste robuste, et l’inflation, un phénomène particulièrement coûteux sur le plan politique, recule.
Mais le coût de la vie reste élevé, en particulier pour les dépenses du quotidien, comme la nourriture ou les loyers.
« Communiste »
C’est un angle d’attaque privilégié de Donald Trump. Le candidat républicain a assuré jeudi qu’en cas de victoire il « ferait baisser » les prix « rapidement », et a qualifié son adversaire de « communiste » – un adjectif à la connotation péjorative particulièrement forte aux Etats-Unis.
La vice-présidente a imprimé à sa campagne un ton résolument joyeux et optimiste. Avec succès à en croire les sondages, qui la placent devant ou au coude-à-coude avec Donald Trump dans les Etats les plus stratégiques.
Selon un récent sondage de l’université du Michigan, Kamala Harris inspire davantage confiance aux Américains en matière d’économie que Donald Trump, ce qui n’était jamais arrivé à Joe Biden quand il était encore candidat.
Une des questions est de savoir dans quelle mesure la vice-présidente voudra se distinguer du président en matière économique et sociale.
Joe Biden a lancé de colossaux plans d’investissement et de pharaoniques chantiers d’infrastructure, mais son mandat reste surtout synonyme, pour de très nombreux Américains, de vie chère.
« Bidenomics »
Kamala Harris voudra tirer profit de certaines avancées – elle l’a fait jeudi en célébrant avec le président une baisse du prix de certains médicaments – tout en s’affranchissant des politiques économiques surnommées les « Bidenomics ».
Là où Joe Biden a mis l’accent sur l’emploi et la réindustrialisation, elle devrait s’attacher davantage au pouvoir d’achat et à la promotion d’une économie inclusive.
La démocrate a d’ores et déjà provoqué la fureur de Donald Trump en proposant de supprimer les taxes sur les pourboires touchés dans l’hôtellerie-restauration et les autres activités de services. Le Républicain l’a accusée de « plagier » l’une de ses idées.
Elle a aussi promis, en cas de victoire le 5 novembre, d’augmenter le salaire minimum.
Là où Joe Biden a dû se débattre face à une économie frôlant la surchauffe, avec des prix en forte hausse, la vice-présidente devra peut-être s’armer contre le scénario inverse: celui d’un refroidissement trop fort.
Le 5 août, les marchés mondiaux ont envoyé une sorte d’avertissement, avec une journée boursière noire, alimentée par des craintes de récession de la première puissance mondiale.
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