Il y a longtemps que des femmes musulmanes portent le voile islamique (ou hidjab) à Montréal. Mais depuis quelques années maintenant, on peut également apercevoir de plus en plus de jeunes femmes arborant fièrement l’abaya, soit une longue robe traditionnelle couvrant tout le corps féminin à l’exception du visage et des mains. Visiblement religieux, ce vêtement s’accompagne d’un très long voile et l’ensemble est, disons-le, particulièrement ostentatoire.
En France, l’abaya et le qamis (son équivalent masculin) sont interdits dans les écoles publiques depuis août 2023, le port de ces vêtements religieux étant considéré « une attaque politique » à la laïcité des institutions publiques françaises, un signe clair de « prosélytisme ».
Au centre-ville de Montréal, et avec beaucoup de consternation, on peut également croiser des femmes portant le tchador ou le niqab, ce dernier étant un voile intégral couvrant tout le corps féminin, y compris le visage, à l’exception des yeux. Particulièrement remarquables et imposants, ces vêtements ne sont aucunement une invitation à la communication ni le signe d’une « ouverture » aux autres.
Le port de ces vêtements me semble plutôt relever du prosélytisme, soit un « zèle déployé pour convertir autrui à ses idées, pour tenter d’imposer ses convictions » dans l’espace public québécois.
Il arrive que ces femmes portant rigoureusement un voile intégral déambulent, le cas échéant, avec leurs filles, elles aussi voilées. Dernièrement, j’ai croisé au centre-ville de Montréal une famille dont la mère, une adolescente et deux fillettes portaient toutes un voile. Il m’est arrivé d’en croiser encore d’autres, très jeunes, dans la ville.
En les voyant déambuler ainsi vêtues, on est en droit de se demander si ces jeunes filles voilées encore aux portes de l’enfance font elles aussi partie de la « diversité » célébrée par le multiculturalisme canadien. Plus encore, que pouvons-nous faire, au Québec, comme société égalitaire, pour protéger les jeunes filles de ces choix vestimentaires (relevant forcément de l’autorité parentale à cet âge) et qui m’apparaissent parfaitement sexistes et discriminatoires ?
Habitudes vestimentaires et identité
Devenues adultes, ces jeunes femmes continueront-elles à porter le hidjab ou tout autre habillement religieux porté depuis longtemps ? C’est fort probable. Bien ancré dans leurs habitudes, le port du voile leur paraîtra tout à fait normal.
Il est même fort probable que ce vêtement, par simple accoutumance, devienne une « seconde nature » et leur apparaisse comme un élément clé de leur identité, voire un trait de leur « personnalité », alors qu’il s’agit en réalité d’un objet externe à elle-même et non d’un trait de leur caractère.
Or, un vêtement religieux est bien plus qu’un simple morceau de tissu. Cette étoffe est chargée d’une valeur symbolique et doctrinaire. Le voile porte en lui une signification, véhicule à la fois un message politique et religieux, nous renvoyant inéluctablement à un système de croyances, à des lois et à des valeurs religieuses. Et, quel que soit le type, la grandeur ou le format du voile islamique (hidjab, abaya, niqab, tchador, burqa, etc.), tous ces voiles opaques servent essentiellement à ostraciser les femmes, à dissimuler leur corps, à les invisibiliser dans l’espace public.
Si ces vêtements n’étaient que l’expression de leur foi, de leur piété, les hommes musulmans porteraient alors un foulard, se couvriraient eux aussi de la tête aux pieds. Or, on nous dit que les hommes, eux, n’ont pas à se voiler ni à dissimuler leurs cheveux puisque « l’homme » aurait été créé « à l’image de Dieu », tandis que « la femme », elle, serait « la gloire de l’homme ». Et moi je dis qu’on est au Québec et qu’on tient mordicus à notre laïcité.
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