Le commencement d’une aventure familiale. En début d’après-midi, ce mercredi 31 juillet, le White Pearl 2 s’apprête à quitter le port de Vannes. Sous les 35 °C ressentis et les hourras, l’émotion est palpable sur le voilier. À son bord : Jean-Charles Nowacki et sa fille Alix. Ensemble, ils partent pour un tour du monde en totale autonomie. Un défi qui marque la concrétisation d’un projet dans les cartons depuis plusieurs années. « Plusieurs dizaines d’années même », ajoute le père. Car ce tour du monde, le capitaine du bateau y songe depuis ses premières navigations. Alors, la consécration est totale lorsque, 40 ans plus tard, le père de famille qu’il est devenu prend la mer aux côtés de sa fille.

« Les copines vont me manquer, mais pour cette année, c’était elles ou mon père »

« J’ai directement été partante pour le tour du monde », s’exclame pleine d’enthousiasme Alix. Avec ses gènes d’aventurière, l’adolescente de 14 ans n’a pas eu une seule once d’hésitation avant d’accepter la proposition de son père.

Pendant une année, la jeune fille suivra donc sa scolarité à distance. Elle passera son année de quatrième grâce aux cours du CNED, en accord avec le collège Saint-François Xavier de Vannes.

L’expérience est nouvelle, mais la collégienne est déjà impatiente pour la suite. « C’est plein de choses ce voyage. On peut pêcher, plonger, voir des tas de trucs que l’on n’a pas à Vannes. Les copines vont me manquer, mais pour cette année, c’était elles ou mon père ».

Autour du globe avec deux amis

Pour ce grand saut vers l’inconnu, les deux aventuriers ne sont pas totalement seuls. Bénédicte et Thierry, deux amis de la famille les accompagnent. Ensemble, ils s’arrêteront aux îles Canaries pour la première escale, où ils resteront mouiller un mois. La suite du voyage est prévue du côté du Cap-Vert, puis des Antilles et des Caraïbes, où l’équipage espère arriver pour Noël. Pour ce qui est de la suite, « c’est un grand mystère », révèle le capitaine. Les Vannetais iront où le vent les mène, mais pas que, « on ira là où il y a le moins de monde, la Patagonie, au sud de l’Amérique, ou alors le canal de Panama », expose Jean-Charles Nowacki.

« Ce voyage c’est le rêve d’une vie, on ne va pas se priver »

L’équipage compte bien profiter du voyage. Alors, aux côtés d’une pile de manuels scolaires et d’un kit de dessalinisation, les aventuriers stockent des bouteilles de gaz, des masques et des palmes. Des indispensables pour Jean-Charles, ancien moniteur de plongée : « L’idée du voyage est de faire des choses que l’on ne fait pas ici. Plonger dans les Antilles par exemple. C’est un peu cliché, mais ce voyage c’est le rêve d’une vie. On ne va pas se priver ».

À 15 h, il est déjà l’heure de prendre le large. Les regards se tournent vers la première étape, le Golfe de Gascogne et le capitaine est fier de partir. « Quand on a des enfants en bas âge, ou que l’on travaille c’est compliqué de se lancer dans ce genre de voyage. Maintenant, je suis retraité et Alix est assez grande, c’est le moment pour y aller. Si je ne le fais pas, je vais le regretter toute ma vie », confie avec émotion le père de famille.

Le White Pearl 2 restera connecté au monde grâce à un compteur Starlink, qui partagera sa position en permanence via l’application Marine Traffic.