Forte de ses 39 000 abonnés sur Instagram, l’antillaise Afroline rassemble déjà une communauté avec la reprise de sons afro-caribéens au violon. Ce vendredi, elle prend un nouveau départ en publiant sa première composition alliant violon et bouyon, genre musical originaire de la Dominique.
Le rythme est entraînant, et le titre explicite. Intitulé « Who is she »(Qui est-elle ?), le premier morceau de la violoniste Afroline sort ce vendredi 28 juin. L’artiste n’est pourtant pas inconnue du grand public. Sur son compte Instagram, plus de 39 000 personnes apprécient ses covers (reprises) au violon de morceaux iconiques d’artistes caribéens ou africains tels que Ayra Starr, Fanny J, Maureen ou encore Vybz Kartel.
Mais depuis quelques jours, les publications sur son compte Instagram se font rare. « On tourne la page », résume Afroline, de ce rire si communicatif. Ce premier projet musical sonne comme un nouveau départ pour l’artiste.
Reprendre les titres, c’est bien, mais ça m’empêchait de montrer ce que je sais vraiment faire. Pour moi, c’est l’occasion de partager au grand public qui je suis, de mettre en valeur mon travail.
Afroline, violoniste
Son violon dans le dos, la musicienne est en quête d’un café calme dans le quartier bondé de touristes de Notre-Dame, à Paris. Elle n’aime ni le bruit, ni la foule. Un établissement intimiste attire son attention. Avant son cours d’improvisation au Conservatoire, la musicienne dispose de quelques minutes pour discuter de son nouveau projet.
La diplômée en communication gère elle-même sa promotion. À peine âgée de 24 ans, celle, dont le père est originaire de la Martinique et la mère de Guadeloupe, a déjà la sagesse des plus grands. Elle n’hésite pas à marquer un temps de réflexion avant de répondre de sa voix basse et assurée aux questions. Seul son rire enfantin rappelle la jovialité si présente dans ses reprises.
« Je ne me considère tellement pas comme une jeune », glisse la musicienne. Depuis trois ans, Afroline est entrepreneuse. Son entreprise ? Sa musique. Grâce à des soirées privées, mais aussi quelques festivals, la jeune fille arrive à vivre de sa passion. Des tas de collaborations qui l’ont « forgé ».
« Pour moi, l’âge, ça ne veut rien dire. C’est plus une question d’expérience », analyse-t-elle. Des expériences, elle en a vécu, même si sa modestie la retient de toutes les citer. Participation au tournage du clip du rappeur Sofiane sur le titre Attrape-moi si tu peux, collaboration avec l’artiste Rachelle Allison sur la version acoustique de son morceau Arrête, et aussi, participation au concert de Kalash en 2022 sur la scène de l’Accor Hôtel Arena.
C’était hyper impressionnant, je n’ai pas l’habitude de me produire devant 20 000 personnes. À la base, j’étais invitée en tant que musicienne et je devais inventer une mélodie pour introduire Kalash. C’est lui qui m’a dit de m’avancer sur le devant de la scène.
Ces nombreuses collaborations lui ont ouvert des portes dans le monde de la musique et ont amplifié son désir de partager son univers. « Je veux quand même rester dans le style dans lequel je suis, mais avec mes propres compositions », décrit l’artiste. Pour celle qui a grandi en écoutant Eugène Mona, associer le violon au dancehall, au bouyon ou à l’afrobeats était tout à fait « naturel ».
« C’était inconcevable à mes yeux de faire l’instrument qu’on aime, sans pouvoir jouer la musique qu’on apprécie », avance-t-elle. La jeune fille a grandi en région parisienne en accompagnant son père, bassiste professionnel, lors de ses répétitions et de ses concerts. C’est à l’âge de six ans qu’elle découvre le violon lorsqu’elle voit « un petit garçon y jouer lors d’un concert dans une église ». Une évidence.
Le premier cours est pourtant loin d’être prometteur :« Je tenais le violon à l’envers. » Mais après des années de cours au Conservatoire, l’instrument est totalement apprivoisé. Afroline finit même par se lasser des cours de musique classique, qui malgré leur importance technique, ne répondent pas à ses besoins en tant que musicienne professionnelle.
Les cours d’improvisation, eux, comblent ses attentes puisqu’elle y apprend à brancher les micros pour ses prestations, et à gagner en liberté dans son jeu. « La musique évolue, il faut aussi apporter cet instrument-là vers autre chose », affirme la violoniste avec force.
Son premier morceau applique ce credo. Avec Who is She, Afroline propose de marier bouyon et violon. Sur cet instrumental, le violon donne une touche classique et élégante, au rythme entraînant propre à ce genre originaire de la Dominique, assuré par la basse et la batterie.
Malheureusement, le bouyon est réputé comme un genre vulgaire et beaucoup de personnes s’empêchent d’en écouter à cause des paroles. À travers ce titre, je voulais montrer qu’on peut faire un bouyon sur une musique instrumentale, sans paroles, et donner une image classe.
Son objectif : faire danser. « J’aimerais que ce soit écouté dans les fêtes de famille et que personne ne soit gêné », confie la musicienne, qui écoute tout le temps du bouyon. Afroline entend pour ce premier projet valoriser ses îles auxquelles elle est si attachée : « C’est très important d’avoir le soutien des siens. » Mais l’artiste ne compte pas se cantonner aux Antilles. D’autres projets sont à venir, avec une plus grande ambition : faire danser le monde entier.
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